Avec la Renaissance italienne (XVème et XVIème siècles) sont apparues les premières méthodes géométriques de tracés perspectifs. Il est admis que l'architecte florentin BRUNELLESCHI est le "découvreur" de la perspective centrale. Il a démontré vers 1415 qu'il existe une relation étroite entre le point de fuite à l'horizon PF et le point de vue unique et central O du spectateur.
En 1435 ALBERTI,
également architecte, a formulé dans son traité Della Pittura les règles
énoncées auparavant par BRUNELLESCHI. Il y expose une méthode de construction,
la costruzione legittima : les rayons visuels qui partent de l'œil
et arrivent à l'objet à représenter sont interceptés par le tableau : ALBERTI
y projette le plan (face) et l'élévation (profil) de l'objet.
LEONARD DE VINCI a remarqué qu'une image représentée en perspective apparaît déformée au spectateur n'ayant pas le point de vue de l'artiste. Il a donc défini la perspective curviligne qui tient compte du fait que nous avons deux yeux et que leur rétine est incurvée : cela engendrerait des déformations visuelles latérales. Une droite devrait donc être représentée courbe... Il a également défini la perspective aérienne qui traite la profondeur suivant des variations de couleurs et de lumières.
LEONARD DE VINCI privilégiait la sensibilité artistique à la rigueur géométrique. Pour lui, la perspective est "le frein et le gouvernail de la peinture". Ses croquis de machines sont réalisés en perspective centrale, comme le montre l'exemple ci-après.
En 1636, l'architecte (encore !) et géomètre lyonnais DESARGUES émet un nouveau théorème : si deux triangles ont leurs sommets alignés à partir d'un point 0, les droites qui prolongent leurs côtés se coupent deux à deux selon trois points alignés A, B et C. Ce théorème permettant de traduire dans le plan toute configuration spatiale est la conclusion de toutes les théories sur la perspective centrale.
Avec l'avènement de l'image photographique, la perspective centrale s'est imposée comme référence en matière de représentation perspective. Son emploi nécessite des constructions géométriques complexes, facilitées à présent par l'existence de nombreux outils informatiques de modélisation volumique appliquant même les lumières et textures adéquates. Qu'en penserait Léonard ?